sans PAPIERS, sans DROITS, sans ABRI

Aujourd'hui,

parmi le public sans abri accueilli à Bruxelles dans les centres du Samusocial, près de 70% sont des personnes “sans papiers” ou sans titre de séjour valable. Des hommes, des femmes, des enfants. Des jeunes et des personnes âgées. Des personnes en demande de protection internationale laissées à la rue au mépris de leur droit à l’accueil ou déboutées de leur procédure d’asile, des travailleur·euses sans accès au marché du travail légal, des personnes LGBTQIA+ sans accès à d’autres solutions d’hébergement que l’accueil d’urgence, des femmes victimes de violences intrafamiliales ayant dû fuir leur foyer…

Aujourd'hui,

à Bruxelles, le nombre de femmes sans abri ou mal logées est en augmentation. Elles représentent environ 20 % de la population sans abri. Parmi elles, de nombreuses personnes en situation irrégulière, dont  des femmes qui ont perdu leur droit au séjour car elles ont dû quitter un conjoint violent. Dans les structures d’accueil et les centres d’hébergement d’urgence, une femme sur deux hébergée se déclare victime de violences conjugales et/ou intrafamiliales. Elles devraient pouvoir trouver une place dans une structure d’hébergement spécialisée.

Aujourd'hui,

des personnes âgées, sédentarisées depuis plusieurs années dans nos rues et dont on sait qu’elles ne retourneront pas dans leur pays d’origine, sont condamnées à vieillir et parfois mourir sans abri, alors qu’il faudrait leur offrir un accueil qui leur permette de retrouver sérénité et dignité.

Aujourd'hui,

des ressortissant·es européen·nes et non européen·nes, parfois en famille, en Belgique depuis des dizaines d’années, certain·es avec de graves problèmes médicaux, deviennent “irrégulier·es” et perdent tous leurs droits dès qu’ils et elles perdent leur logement et leur adresse officielle, indispensable à leur inscription dans les registres. Ils et elles ne peuvent plus se soigner correctement et n’ont aucun réseau de soutien dans leur pays d’origine.

Aujourd'hui,

les politiques migratoires, et particulièrement celles qui régissent l’obtention d’un titre de séjour en Belgique, bloquent un nombre croissant de personnes dans l’impasse du sans-abrisme. Parmi elles, de nombreuses personnes vulnérables, souvent sédentarisées de longue date sur le territoire, sont coincées entre l’impossibilité d’un séjour légal et l’absence de perspectives dans leur pays d’origine. 

La campagne

Partant de ces constats, le Samusocial (organisation  d’urgence sociale qui intervient auprès des personnes sans solution d’hébergement), le CIRÉ (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers), l’Ilot, Médecins du Monde et Brussels Platform Armoede ont décidé de faire campagne ensemble.

Pour témoigner de la réalité de personnes en situation de séjour précaire accompagnées par le Samusocial que le photographe Cédric Gerbehaye et l’autrice Caroline Lamarche nous invitent à rencontrer.

Pour également présenter un état des lieux et des recommandations concrètes aux instances politiques autour de quatre thématiques prioritaires: l’accès à l’emploi, l’accès à la santé, la chronicité dans l’errance et les spécificités de genre. Notre priorité est de dégager des solutions en réponse aux impasses opérationnelles actuelles dans l’accueil et l’accompagnement des personnes sans abri et sans papiers.

Car notre action quotidienne nous rappelle sans cesse ce constat implacable: aucune mesure ne permettra de résoudre le “sans-abrisme” tant  qu’on ne trouvera pas des solutions humaines et durables à la question des “sans papiers”.

  • Nos recommandations politiques

  • Alors quoi, on continue l’exploitation?

  • Adresses utiles pour les personnes exilées en Belgique

  • Réfugié, migrant, sans-papiers… Lexique & définitions

  • Commander des brochures pour sensibiliser