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#IciSiJySuis

“Ici Si J’y Suis”: une nouvelle campagne du CIRÉ

L’extrême droite gagne du terrain. Les idées et les discours racistes s’expriment de plus en plus ouvertement. En septembre 2019, la proposition d’un nouvel intitulé du poste de Commissaire européen chargé des migrations et de la sécurité (!), “Protection du mode de vie européen” venait renforcer encore notre volonté de contrer l’image négative des migrants – voire des étrangers en général – véhiculée par certains politiques et médias, et de contribuer à la reconnaissance de la multiplicité de notre société.

L’objectif de cette campagne est de changer cette perception. L’idée est de donner un point de vue plus humain (de “démassifier les migrants” en racontant l’histoire de personnes singulières) et plus positif. De parler de tout ce que ces personnes sont, en plus du fait d’être migrantes, de leur métier, de leurs intérêts, passions, activités… pour montrer des points communs qui peuvent nous lier.

Un tissage multiple

L’idée qui nourrit cette campagne est que notre société est multiculturelle, qu’on le veuille ou non. La multiplicité s’entend et se voit dans tous les territoires que nous traversons au quotidien, la rue, les transports, les magasins, les parcs, l’école, le travail, les salles de sport, les cafés… Ces territoires nous sont communs à tous. Nous sommes là. Nous sommes tous une part de ce qui fait une société.

Nous sommes bien évidemment différents, nous portons une diversité d’appartenances sociales, culturelles, géographiques, religieuses… nous sommes tous tissés-métissés de fils de diverses textures et couleurs, selon notre histoire, particulière et collective. Mais se revendiquer d’une appartenance ou d’une identité unique, ou la poser comme exigence politique est excluant et dangereux. Réduire l’autre à une seule appartenance par le fait d’une couleur de peau, d’une façon de s’habiller, de s’exprimer… n’est que préjugé. Assigner quelqu’un, du fait de son apparence, à une origine, à une religion supposée relève du fantasme.

L’important ce n’est pas que nous soyons tous d’ici, mais que nous soyons tous ici.

Se rencontrer et construire

Première, deuxième, troisième génération, on s’en fout, on est chez nous!” lançait le MIB (Mouvement Immigration Banlieues) en France fin des années 90. Cette transformation du slogan initial exprimait le refus des “enfants d’immigrés” de se voir imposer le déterminisme d’une hérédité étrangère qui se perpétuerait “génétiquement” à travers les générations. Le refus d’être mis en demeure de “s’intégrer”, alors qu’ils sont nés, ont grandi et vivent dans le même espace sociétal que ceux qui les désignent encore comme “autres” et dont ils partagent pourtant la nationalité.

La menace du “remplacement” est aussi fantasmagorique que dévastatrice, tant pour ceux qu’elle vise que pour ceux qui la brandissent qui, se fermant aux autres, finissent par se fermer à eux-mêmes. Aucun pays, aucune société n’est une page blanche, ou un livre fermé. C’est une histoire en perpétuelle création, qu’inventent au fil du temps toutes les mains qui s’y côtoient et y agissent.

Il n’y a pas de “nous” et de “eux”. Il y a un “nous”, en construction et en évolution et qui fait la richesse de notre société. Un nous de co-présence, de coexistence plus ou moins harmonieuse, multiculturel, pas encore interculturel. Le “nous” de rencontre, d’interactions, de réciprocité, d’entre-vie, d’interculturalité donc, est encore à écrire.

C’est à cette écriture commune que veut contribuer cette campagne: créer des connexions, des liens, des échanges, à travers et avec les ressemblances et les disparités. Elle se conçoit comme une invitation à la curiosité positive, à la découverte d’autres histoires, à la reconnaissance de la richesse de la différence.

En pratique

Elle se déclinera, sur un an et demi à partir de février 2020, en une dizaine de portraits de personnes arrivées d’ailleurs et qui vivent en Belgique depuis plus ou moins longtemps. Réalisés sous forme audio-visuelle et écrite, ces portraits évoqueront le parcours et la vie de ces personnes: ce qu’elles font, ce qui les intéresse ou les passionne, ce qui les met en rage, pour quoi et pourquoi elles s’engagent…

Ils se prolongeront en événements/activités publics avec les personnes interviewées, autour d’un thème qui leur est lié. Il pourra s’agir d’un match de football féminin, d’un spectacle de théâtre suivi d’une rencontre, d’une animation sur la fabrication de chocolats …

Ces activités seront organisées en collaboration avec des organisations, associations, lieux… qui sont en lien avec ce que la personne interviewée a choisi de mettre en avant.

Il s’agira, dans tous les cas, de moments de vie partagés, entre personnes qui sont ici, qui font partie de cette société et qui y apportent chacune leur contribution d’une façon ou d’une autre.

#IciSiJySuis

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