Préjugé #2 : "On ne peut pas accueillir toute la misère du monde"

Concernant les réfugié·es et les personnes déplacées à l’étranger en 2021, 83% ont été accueilli·es par des pays à revenu faible ou intermédiaire et 27% ont trouvé refuge dans des pays figurant parmi les moins avancés. 72% vivaient dans des pays voisins de leur pays d’origine. Les chiffres ne permettent donc pas de dire que les pays du Nord accueillent tou·tes les migrant·es. Et certainement pas les plus pauvres, car migrer coûte cher !

Parmi les pays qui ont accueilli le plus de réfugié·es figurent la Turquie (3,8 millions de réfugié·es, soit la population la plus importante au monde), l’Ouganda (1,5 million), le Pakistan (1,5 million) et l’Allemagne (1,3 million). La Colombie a accueilli 1,8 million de Vénézuélien·nes déplacé·es à l’étranger. Le Liban a accueilli le plus grand nombre de réfugié·es par habitant·e (1 pour 8), suivi de la Jordanie (1 pour 14) et de la Turquie (1 pour 23).

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©Philippe Huguen (AFP), 12 décembre 2015

Contrairement à ce que l’on croit parfois, les personnes qui migrent ne sont pas parmi les plus démunies, ni les moins qualifiées. En 2015-2016, un tiers des migrant·es internationaux·ales ayant migré vers les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) étaient diplômé·es de l’enseignement supérieur.

Il ne faut pas non plus oublier que les pays du Nord et notamment les pays européens, dont la Belgique, contribuent à créer et à entretenir la misère dans le monde. Et ce, par le rôle qu’ils jouent dans les guerres qui poussent à l’exil des millions de personnes; par les politiques économiques qu’ils soutiennent et qui favorisent un partage inéquitable des richesses à travers le monde; ou encore par la responsabilité qu’ils portent dans la dégradation de l’environnement et ses conséquences sur le climat, qui privent toujours plus de personnes de leur habitat et de leurs sources de revenus.

En 2017, l’Europe et l’Amérique du Nord détenaient 60,6% des richesses mondiales, alors que l’Afrique n’en détenait que 0,8% et l’Amérique latine 2,5%, le reste étant réparti entre les pays d’Asie et du Pacifique.

Face à cette inégalité criante, un constat s’impose : nos pays ont les moyens et la responsabilité de faire plus, et notamment d’ouvrir plus largement leurs portes aux migrant·es. Car, pour renverser l’affirmation ci-dessus, “on ne peut pas accaparer toute la richesse du monde”.

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